La Formation


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Les Jeunes Soeurs en formation à Rome

Rome, le 24 août 2015
Dieu + Seul !


Chères soeurs, chers frères, chers (es) laïcs (ques),


« Ce que je me sens depuis quelques jours plus portée à étudier dans l'Eucharistie, c'est l'amour de Jésus pour les hommes et par suite, celui que nous devons avoir pour le prochain. » (C – I.S. II)
Nous venons vous rejoindre à travers notre sixième numéro et partager avec vous ces quelques expériences. Nous avons écouté attentivement les explications données afin de vivre cet amour pour Jésus et pour toute la création ; nous vous en faisons écho.


près avoir travaillé sur « Femmes en relation », aujourd’hui nous avons abordé un nouveau thème : « Justice, Paix et Intégrité de la création ».
Dans le jardin, nous commençons la journée par une célébration durant laquelle nous sommes entrées en contact avec la nature tout en réécoutant le texte de la création.
L’intervenant du jour nous est présenté par sr Rosangela ; c’est le frère Fabio L’AMOUR, un Franciscain. Il nous dit par la suite sa joie d’être au milieu de nous et donne le motif de sa présence en ce lieu. Il nous rappelle qu’oeuvrer pour justice et paix n’est pas seulement une question de théorie mais surtout de la pratique. Il nous faut savoir concilier les deux pour travailler la dimension de la paix dans notre monde d’aujourd’hui en manque d’amour.
Il nous invite à répondre à la question : qu’est-ce que la paix ? dans un partage à deux. Dans le grand groupe, les définitions sont données : entente, absence de conflit, harmonie, attitude intérieure qui peut être synonyme de joie, de bonheur, relation avec soi et les autres.
Pour un meilleur travail nous abordons dans un premier temps l’analyse d’un conflit puis dans un second la communication non violente.
I. L’ANALYSE D’UN CONFLIT
Cette pratique de l’analyse comporte quatre étapes :
Rompre la glace : cette étape a pour but d’animer et de motiver le groupe pour que les membres puissent entrer facilement en interaction.
Pour cette partie nous vivons une expérience : chacune est invitée à choisir une pomme de terre, à l’observer pour voir toutes ses caractéristiques. De petits groupes sont créés. Nous mettons ensemble les pommes chacune reconnaît la sienne les yeux fermés.
Un texte franciscain ou biblique : c’est un texte spirituel qui aide les participants à voir le thème depuis une perspective franciscaine ou biblique.
A
Pour notre cas nous avons un texte franciscain : Du très saint miracle que fit saint François quand il convertit le très féroce loup de GUBBIO. En groupe, nous avons lu le texte, ensuite nous avons répondu à la question suivante : que pourrait faire chaque partie du conflit pour arrêter la violence par la contre-violence? Comme éléments de réponse nous notons : dialoguer pour la paix et dans la paix, s’assoir pour analyser afin de trouver un climat de confiance pour une meilleure approche, rester désarmé pour qu’’il y ait une possibilité de dialogue, aller avec l’arme de la foi, considérer l’autre comme un frère, risquer sa propre vie pour construire la paix, aller sans préjugé.
Contribution : cette étape aide l’animateur à mieux comprendre la question ou le thème et à avoir plus de moyens pour expliquer au groupe.
Ici nous parlons des différentes causes de conflits dont : le pouvoir, le manque de communication qui est l’une des principales causes, la privation d’une chose qu’on croit nécessaire, la différence d’objectifs, de races, de croyance.
Exercice : c’est un moyen pratique d’application.
Comme exercice, nous avons eu l’étude du cas de KIBERA1 avec la dynamique des trois P :
 Les personnes : Qui est impliqué dans ce conflit? Qui sont les parties primaires dans ce conflit? Qui sont les parties secondaires? Comment un individu ou un groupe perçoit-il la situation? Comment les perceptions du conflit sont-elles différentes selon les groupes?
 Le processus: Quelles sont les méthodes éventuellement utilisées pour résoudre le conflit? Les groupes utilisent-ils la violence ou le conflit se joue-t-il de manière différente ? A quelle phase en est le conflit? Comment le comportement des différentes parties a-t-il influencé le conflit ?
 Le problème: Quel est le sujet du conflit? A propos de quoi les gens se battent-ils? Quels sont à la base les besoins des différentes parties en conflit? Est-ce qu’il existe des critères ou des processus de prise de décisions acceptables par tous? Quelles pourraient être des valeurs communes ou des intérêts communs dans le conflit?
II. LA COMMUNICATION NON VIOLENTE
Pour entrer dans cette grande partie, nous rompons d’abord la glace en observant un dessin. C’est une girafe avec une fenêtre ouverte à ses côté et un loup avec un mur à ses côtés. La fenêtre représentant la connexion, l’ouverture, l’accueil et le mur, la déconnexion la fermeture, une barrière, une position de défense. Tout ceci pour dire que les paroles peuvent être un mur ou une fenêtre.
Ensuite nous prions avec le texte de Jean 8, 2-11. Nous nous mettons en groupe, nous nous identifions à un personnage et exprimons un geste pouvant caractériser ce personnage.
Nous comprenons alors que la communication non violente est un langage de compassion, un instrument de paix, un mode de connexion personnelle et avec les autres. De cette communication, nous retenons quatre éléments :
1 KIBERA est un bidonville de NAIROBI (KENYA). Il s’agit d’une dispute entre propriétaires et locataires suite à la décision du président de diminuer le prix du loyer vue la situation économique du pays.
L’observation : description de ce que je vois, j’entends
Les sentiments : concentration sur notre expérience intérieure en vue de réagir sur les actions des autres.
Les besoins : exprimer les besoins non satisfaits qui se cachent derrière les sentiments.
La sollicitude : proposition de solutions réalisables.
Pour terminer avec le frère Fabio, nous faisons deux exercices pratiques :
 Une communication non réussie
 Une communication réussie avec le respect des quatre étapes.
De plus, nous dansons : c’est la danse des petits oiseaux !
Les ateliers prennent le relais : deux jours intenses de travaux dans les différents groupes. Un questionnaire nous est proposé :
1. Je considère la réalité dans laquelle je vis et la mission que je réalise : quels éléments de cette réalité je perçois qui ne sont pas habités par cette dimension de JPIC ?
2. Je cherche dans la Parole de Dieu et dans celle d’Emilie des textes qui peuvent être éclairant de cette réalité.
3. Quelles invitations je sens pour cette dimension de JPIC dans ma communauté, dans ma Province et dans ma mission ?
4. Dans mon engagement personnel comme soeur bleue, femme incarnée dans la réalité : à partir de la spiritualité de Jésus sauveur, et Emilie qui nous demande de nous configurer à lui que dois-je travailler sur moi dans ma façon d’être, pour vivre et agir à partir de cette dimension de JPIC?
Chacun des groupes présenta d’une manière créative le fruit de son travail. Nous pouvons retenir quelques aspects de notre réalité : les cas d’injustice rencontrés dans quelques unes de nos structures ; la crise dans le secteur de l’éducation : les grèves à répétition, la baisse de niveau ; les guerres ; le terrorisme ; l’exploitation abusive des richesses naturelles ; la destruction de l’environnement…
Le lendemain, nous faisons notre journée d’intériorisation. Nous avons été invitées à contempler la nature dans une attitude de silence afin d’écouter l’inaudible. Cette écoute nous est nécessaire car elle nous permet d’entendre le coeur des personnes, leurs sentiments muets, leurs peurs inavouées et leurs plaintes silencieuses.
Afin de grandir dans cette ambiance de JPIC, nous avons eu le texte de saint Jean 10,10, celui des constitutions au n° 22 et un des axes traversant le projet capitulaire.
Réunies après la célébration eucharistique, nous partageons nos apprentissages.
Nous clôturons notre semaine par une visite dans les catacombes de saint Calixte. Pour l’histoire, dans Rome on comptait 60 catacombes, seulement quatre sont exploités. Dans cette catacombe composée de quatre étages, 500.000 corps y serait enterrés. Elle est administrée par les Salésiens.
Le vieil indien et son petit-fils
Un vieil indien initiait son petit fils à propos de la vie : « une lutte est en cours à l’intérieur de moi, disait-il à l’enfant. C’est une lutte terrible entre deux loups.
"L’un est plein d’envie, de colère, d’avarice, d’arrogance, de ressentiment, de mensonge, de supériorité, de fausse fierté. L’autre est bon, il est paisible, heureux, serein, humble, généreux, vrai, rempli de compassion. Cette lutte a aussi lieu en toi, mon enfant et en chaque personne. "
Le petit-fils réfléchit un instant et interrogea son grand-père : « Lequel de ces deux loups va gagner la lutte ? »
Le vieil indien répondit simplement : «celui que tu nourris ».
 EFFORÇONS-NOUS CHERES SOEURS DE NOURRIR LE BON LOUP AU QUOTIDIEN.
A LA PROCHAINE ! VOS SOEURS QUI VOUS EMBRASSENT AVEC AFFECTION : M MADELEINE, VIVIANE ET FIDELE